Véronique Ovaldé, Et mon coeur transparent - Fashion Victim
Lancelot apprend que sa femme est morte. D'un accident de voiture. Le hic, c'est qu'elle était censée se trouver dans un avion en direction du bout du monde. Que faisait-elle dans cette voiture qui n'était même pas la sienne ? Et que lui a-t-elle caché d'autre ?
Voici un roman, chers happy few, qui a été littéralement encensé sur la blogosphère et que je n'ai pour ma part pas du tout aimé. Sur un point de départ extrêmement bateau (le défunt qui a caché tout un pan de vie à celui qui reste), Véronique Ovaldé bâtit une histoire que j'ai trouvé inintéressante au possible et qui est desservie par la personnalité de Lancelot, le mari passif dont la force d'inertie n'a d'égale que l'incohérence de ses réactions. Il voudrait bien savoir ce que fricotait sa femme (au final pas grand-chose) mais sans vraiment chercher et en agissant de manière bizarre, parfois impulsive, ce qui ne cadre pas vraiment avec le personnage, champion de la procrastination et médaille d'or du syndrome de l'autruche. C'est un personnage qui, osons le dire, m'a carrément porté sur les nerfs, ce qui ne m'arrive pas souvent. Les autres personnages sont, comme lui, tout sauf attachants, caricaturaux à l'extrême (comme l'inspectrice de police ou Bayer) ou incompréhensibles (la palme revient à Marie Marie, l'agent immobilière, talonnée de près par Elisabeth, la première femme de Lancelot). C'est un roman dans lequel il se passe des choses qui n'ont pas de sens (comme les objets qui disparaissent autour de Lancelot), mais ça ne suffit hélas pas à le rendre fantaisiste ou décalé mais plutôt laborieux. Ajoutons à cela un style ostentatoire fort pénible (les dialogues ne sont pas correctement matérialisés et les pensées des personnages sont rapportées dans un faux style direct qui sent l'artifice à plein nez) et on obtient un roman assez insupportable, qui m'a fait hésiter entre les baillements et l'envie d'abandonner en cours de route.
Un roman horripilant et artificiel, chers happy few, que je ne recommande à personne, cela va de soi!