Tamara - Eté
Le thème du Club des Théières de ce mois-ci nous incitait à choisir un titre parmi la liste groupée des Tops 5 de chaque membre. J'ai choisi Eté, un livre reçu lors du Lotobook, qui est justement un chouchou de Stéphanie.
"La jeune Charity, recueillie enfant par un avocat du petit village de North Dormer, en Nouvelle-Angleterre, s'est résignée à une vie étriquée, au pied des montagnes, rythmée par les heures qu'elle passe à dépoussiérer et ordonner la minuscule bibliothèque municipale. Un jour de début d'été, elle voit apparaître dans ce bout du monde un jeune architecte, Lucius Harney, venu dessiner des croquis d'habitats traditionnels de la région. Très vite, elle s'éprend de lui… Admirablement construit, ce court roman des espoirs et des cruautés de l'amour est également une description impitoyable de l'oppression exercée parla "normalité" sociale contre les aspirations de l'individu. Été, quoique fort chaste, traite avec franchise de la sexualité féminine, vue comme force vitale puissante. Un roman très en avance sur son temps qui, lorsqu'il fut publié en 1917, créa un véritable scandale. On alla jusqu'à le comparer à Madame Bovary, qui était précisément le livre préféré d'Edith Wharton."(présentation de l'éditeur)
J'ai franchement apprécié cette histoire qui commence par l'envol d'un chapeau un jour d'été et se poursuit dans les méandres de l'âme d'une jeune femme qui a d'autres aspirations que la vie étriquée que lui réserve le petit village isolé dans lequel elle vit avec son vieux tuteur. L'ambiance des lieux est parfaitement retranscrite, on s'imagine bien les voisins espionnant les moindre faits et gestes de Charity, et faisant bon usage de leurs langues de vipères, les habitants de la montagne, plus semblables à des bêtes qu'à des êtres humains… L'amour prend dans ce roman plusieurs formes : amour chaste d'une jeune vierge, amour charnel (tout juste effleuré, si j'ose dire, à tel point que pendant plusieurs chapitres, je n'étais pas sûre que Charity et son amant fasse autre chose que prendre le thé dans leur refuge…), et aussi, amour teinté de haine et de jalousie du vieux tuteur…
J'attribue un bon point de plus à ce roman pour sa fin, qui n'est pas celle que l'on attend…
Et la plume de l'auteur, moderne pour l'époque et surannée aujourd'hui, m'a suffisamment séduite pour me donner envie de découvrir d'autres de ses romans, comme Les beaux mariages, recommandée par Stéphanie.
Remarque : Edith Wharton n'est pas britannique mais américaine : elle est née à New-York mais a vécu longtemps en France et y est décédée (aparté pour les participants à Books & the City 2 : sa tombe se trouve à Versailles et non au Père Lachaise, vous n'aurez pas à la chercher !). Elle a reçu la Légion d'Honneur (pour son action durant la Première Guerre Mondiale).
L'avis de : Florinette (pour l'anecdote, j'avais écrit dans les commentaires que j'aimerais bien découvrir Edith Wharton et que je notais ce titre… C'était le 23.01.2007 ! Deux ans pour rayer un titre de ma LAL ! Au suivant !)