e = mc2 mon amour - Tamara

Publié le par Le club des théières

Le thème du Club des Théières de ce mois d'avril étant "un livre paru l'année de votre naissance", j'ai arpenté en long et en large ma PAL, mais - diable ! - pas un seul livre de 1977 !

Après quelques tergiversations, j'ai acheté un roman de Patrick Cauvin que j'avais lu et aimé (dans mon vague souvenir) lorsque j'étais adolescente.

e = mc2 est l'histoire de deux surdoués de onze ans. Daniel, alias Humphrey Bogart, est un grand amateur de cinéma - il se donne d'ailleurs des airs de gentil gangster - habite un quartier populaire en banlieue parisienne, a une jolie figure et un gabarit modeste. Lauren habite le XVIème arrondissement de Paris et a l'éducation qui va avec, elle est américaine et lit surtout de la poésie, de la philosophie et des livres de maths (niveau bac au moins).

Ces deux-là n'étaient pas faits pour se rencontrer, sauf dans une station balnéaire où la moyenne d'âge est canonique et les enfants des extraterrestres. Et crack ! Le coup de foudre touche ces deux jeunes pré-adolescents aux cerveaux très matures. Va s'ensuivre une histoire d'amour touchante, romanesque et entravée par des difficultés liées au jeune âge des deux tourtereaux.

Les propos des enfants sont drôles, entre réflexions adultes et naïveté, le ton juste, quelques personnages secondaires viennent pimenter le récit et le tout forme une jolie romance qui donne envie de se replonger en enfance, à l'heure des premières amours innocentes dont on est sûr qu'elles dureront toujours.

J'ai beaucoup aimé prendre ce bain de jouvence, et il m'a donné envie de découvrir d'autres romans de Patrick Cauvin.

Extraits :

p. 38 : (Daniel attend sa bienaimée pour leur premier rendez-vous en soirée) "C'est la soirée la plus chaude depuis deux cents ans. Pourvu qu'elle vienne !  Déjà neuf heures dix et on n'a quand même pas la vie devant nous ; à onze heures, faut que je sois repieuté.

C'est long à attendre. Surtout que dans le noir on ne voit pas grand-chose.

Si elle vient, c'est quand même dans la poche parce qu'on ne va pas me dire qu'avec son intelligence, une fille de onze ans trois mois qui se pointe à neuf heures dix du soir dans un lieu désert avec un garçon de douze ans dans moins de dix mois, elle ne s'attend pas tout de même à ce qu'il lui propose un chat perché.

C'est elle ! Une partie de la nuit vient de s'épaissir en forme de fille.

Elle sent le savon, toujours, et jamais je n'oublierai cette odeur, quel que soit le mec que je devienne."

p. 70 : (Daniel parle d'un de ses professeurs) "Donc, c'est le contraire d'un rigolo et ce type a dû sourire trois fois dans sa vie : une fois quand sa mère est morte, la deuxième à la déclaration de guerre en 1940 et la troisième quand il a desserré les doigts du cou de sa femme."

p. 98 : (Daniel souhaite acheter une bague à Lauren, a un budget de vingt francs et entre dans une boutique parisienne) "Il me demande laquelle. Je la lui montre, il pince les lèvres et il fait : "Deux mille trois cents francs."

J'ai pensé d'abord qu'à trois cents balles près je me l'emportais, mais j'ai eu l'instinct qui m'a averti. "Anciens ou nouveaux ?"

Il a eu un sourire comme s'il avait avalé une pelote d'épingles. "Nous parlons en nouveaux francs."

Deux cent trente mille francs. Bingo. Complètement frapadingues, les mecs. Je suis sorti sonné et, avant de partir, j'ai entendu qu'il disait : "… interdire les enfants… ", enfin un bout de phrase dans ce genre-là. Du coup, j'ai regardé le nom de la rue pour m'en souvenir.

La rue de la Paix, je la conseille à personne."

 

Publié dans Année de naissance

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L
J'avais bien aimé, mais je me souviens que la fin m'avait un peu surprise!
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G
Ah oui, quel bon souvenir! Il m'avait été recommandé par un ami belge - merci Pierrot!
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