Les dieux eux-mêmes - Delphine
Concours de circonstance qui fait que j'enchaîne 2 bouquins de SF - j'avais prévu un polar, mais je ne souhaitais pas courir partout et un Asimov étant disponible chez mon libraire, je n'allais pas lui tourner le dos.
Que les choses soient claires, j'aime la SF mais ne suis en aucun cas une spécialiste, et cela fait un moment (moins H2G2) que je n'avais pas pris le temps d'en ouvrir un répertorié comme tel.
Indice : ce livre est lu dans le cadre de la thématique du Club des théières du mois d'avril.

Les Dieux eux-mêmes / Isaac Asimov. Traduction de l'américain par Jane Fillion, révisée par Sylvie Denis. Gallimard, 2002 (Folio SF). 438 pages
En 2070, la Terre vit dans la prospérité et le bonheur grâce à la Pompe à Électrons, qui fournit une énergie illimitée et gratuite. Une découverte extraordinaire, à moins que...
À moins que cette invention miraculeuse ne constitue à plus ou moins longue échéance une menace imparable pour notre Univers; un piège tendu par une civilisation parallèle pour annihiler notre réalité.
Seules quelques personnes ont pressenti la terrible vérité: un jeune physicien marginal, une Lunarite intuitionniste, un extraterrestre rebelle vivant sur une planète qui se meurt.
Mais qui les écoutera? Qui les croira? Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain.
Ce roman a obtenu le prix Nebula 1972 et les prix Hugo et Locus 1973.
Le héros de ce roman va surprendre plus d'une personne puisqu'il s'agit de l'énergie / du soleil. Ce livre est écologique avant l'heure et comme bien souvent un roman visionnaire : le premier choc pétrolier n'a pas encore eu lieu mais déjà Asimov anticipe les problèmes humains et économiques liés à l'énergie. Mais il ne s'agit pas que de cela, il attire également discrètement l'attention sur les manipulations génétiques, l'avenir de l'homme et revient sur un de ses credo : la psychohistoire, avec la manipulation exercée par les politiques ou les pouvoirs accordés à quelques uns (rien de bien nouveau). C'est étrange de lire cet ouvrage dans le contexte actuelle. La notion de roman d'anticipation utilisée avant la SF me paraît tout à fait justifier ici.
Si vous vous référez à la quatrième de couverture ne vous leurrez pas ; aucun des 3 personnages ne se rencontreront, mais l'ouvrage découpé en 3 partie nous fait suivre la quête de l'énergie selon 3 points de vues distincts mais qui s'imbriquent et essaient de contrer les incrédules ou plus simplement ceux qui refusent de modifier leurs petites habitudes au risque de détruire des civilisations.
J'ai trouvé le 1er chapitre assez hardu car il est question dans les dialogues de théories physiques, mathématiques (fumeuses en ce qui me concerne) afin d'expliquer le danger que pourrait représenter la Pompe à Electrons et, les explications de Lamont, le jeune physicien qui s'oppose à Hallam, le "Père" de la Pompe à Electrons, ne sont pas forcément des plus attrayantes (Asimov a beau avoir écrit de nombreux ouvrages de vulgarisation sur le sujet, je me suis quelque peu embrouillée devant toutes ces notions mathématiques, chimiques). Fort heureusement l'histoire suit son cours et Lamont fait appel à un professeur archéologue, versé dans la "traduction " d'inscriptions étrusques" qui, il l'espère, pourra l'aider à communiquer avec les para-hommes qui se trouvent de l'autre côté de la Pompe à électrons dans un para-univers, hommes plus avancés techologiquement et qui ont fourni toutes les indications permettant la construction de la pompe.
Le seconde chapitre nous décrit ce para-univers, nous permet de découvrir sa population ainsi qu' une triade particulière composée d'un Rationnel doué, d'une Emtionnelle à l'esprit rationnel et d'un Parental téméraire. Il confirme les craintes de Lamont et résoud quelques unes des interrogations de la première partie.
La dernière partie se situe sur une colonie de la Terre : la Lune. Nous rencontrerons une intuitionniste qui grâce à ses qualités va aider celui qui fut à la source de la montée en puissance d'Hallam.
Comme vous pouvez le voir cet ouvrage est assez foissonnant et fait de rebondissements dans le dernier chapitre - je vous ai donné quelques informations car je me suis interrogée sur le bien fondé de cette partie lorque je l'ai débutée -.
Ce livre est réellement différent dans sa construction de ce que j'ai pu lire en SF jusqu'alors. J'ai particulièrement aimé les vues d'I. Asimov sur le développement de la civilisation dans le para-univers, la notion de la triade. Passé le 1er chapitre, la lecture est relativement aisée. Néanmoins ce n'est pas mon préféré. J'espère que le prochain bouquin de SF que je vais ouvrir répondra davantage à mes critères :))